








































































Renault Rafale : le SUV coupé qui roule comme une œuvre d’art
Renault a choisi de lever le voile sur son nouveau porte-étendard, le Rafale, non pas dans un simple showroom, mais directement sur le tarmac du Bourget, en plein Salon du Bourget – un événement d’ordinaire réservé aux avions supersoniques et autres merveilles du ciel. Ne vous laissez pas tromper par le nom : le Rafale n’a rien d’un avion, mais rend un élégant hommage à l’avion de course Caudron-Renault des années 30. C’est la manière bien française de déclarer : nous aussi, on sait faire du beau et du rapide – ou du moins, suffisamment rapide.
Selon Renault, le Rafale marie la puissance de leurs anciennes berlines turbo à la praticité de leurs célèbres familiales. Sur le papier, on croirait à un mariage improbable entre croque-monsieur et crème brûlée, mais étonnamment, la recette fonctionne. Le Rafale s’impose, massif, affirmé – le genre de voiture capable de rendre jaloux même le voisin le plus difficile.
Reposant sur la plateforme CMF-CD de Renault-Nissan, il partage environ 75 % de ses composants avec les Espace et Austral. Mais ne vous y trompez pas : le Rafale joue dans une autre cour. Avec ses 4,71 mètres de long et 1,61 mètre de haut, sa silhouette effilée façon coupé envoie un message poli mais ferme à tous les autres SUV familiaux : « Désolé, mais ici, c’est moi le plus élégant. »
Côté muscles, il n’est pas en reste. Initialement lancé avec une motorisation hybride de 200 ch, le voilà désormais en version E-Tech 4x4, forte de 300 ch et d’une transmission intégrale.
Il y a encore peu, Renault évoquait surtout des citadines originales et des familiales aussi fades qu’une baguette de la veille. Puis sont arrivés Arkana et consorts, et aujourd’hui le Rafale monte sur scène – comme si une exposition du Louvre prenait soudain la route.
Le Rafale n’est pas un énième SUV coupé français : on dirait presque une sculpture personnelle d’un dieu du vent. « Rafale » signifie « bourrasque » en français, et les designers ont visiblement pris le terme au sérieux. Regardez cette ligne de toit basse et fluide, qui s’étire jusqu’à l’arrière musclé, évoquant une robe de haute couture lors de la Fashion Week. Le résultat ? Un véhicule sculpté comme par le vent – si le vent avait fait les Beaux-Arts.
Le spectacle continue à l’avant. Les designers Renault ont réussi un joli tour d’illusion : des centaines de petits « diamants » 3D parsèment la calandre, changeant de teinte selon l’angle de vue. Ce n’est plus une calandre classique, mais une œuvre d’art mouvante, presque psychédélique. Les feux de jour, eux, miroitent comme une flaque d’huile irisée.
Vu de profil, le Rafale affirme sa présence : large, capot long, passages de roue soulignés de plastique noir qui laissent deviner une certaine aisance sur chemins dégradés – même si, soyons honnêtes, il sera plus souvent sur les pavés des Champs-Élysées qu’au salon de l’agriculture. Surtout en version Alpine, qui inaugure un bleu exclusif, plus éclatant encore que celui de l’Alpine A110 – aussi discret qu’un smoking rose fluo à un concert d’Arvo Pärt.
Et ce n’est pas tout : le toit mérite aussi le détour. Le Rafale propose un toit panoramique à occultation électronique baptisé Solarbay, qui ne s’assombrit pas d’un seul bloc mais en neuf segments distincts. Anecdote amusante : la teinte modulable est parfaite pour observer une éclipse de soleil.
À bord, on se retrouve propulsé dans une vision française du futur – confortable, spacieuse, aussi raffinée qu’une boutique des Champs-Élysées. Le conducteur fait face à un immense combiné numérique de 12,3 pouces façon cockpit, flanqué d’un écran tactile vertical de 12 pouces. Fini les écrans illisibles des anciennes Renault : ici, tout est lisible et lumineux.
Mais ces écrans ne sont pas là pour la frime. Renault parle d’une solution « cerveau et cœur » : en clair, Google Maps et la commande vocale « Ok Google » sont intégrées d’office. Besoin d’une boulangerie ? Il suffit de demander, et la réponse arrive aussi vite qu’un “Bonjour !” – avec, bien sûr, un petit accent français dans l’exécution.
La technologie du Rafale ne s’arrête pas là. En levant un peu les yeux, on découvre l’affichage tête haute couleur projeté sur le pare-brise, plus proche du viseur d’un avion de chasse que d’un gadget automobile – clin d’œil évident à l’inspiration aéronautique du nom.
Ambiance lumineuse ? Il ne s’agit pas de simples LED blanches, mais d’un éclairage intelligent qui module sa teinte toutes les 30 minutes. Oui, chaque demi-heure, l’ambiance passe subtilement du froid au chaud, comme un sommelier passant du blanc au rouge à la tombée du jour. L’idée : garder le conducteur attentif – et, accessoirement, c’est du plus bel effet.
Les sièges ? Aussi douillets que des fauteuils, mais avec un maintien digne d’une sportive. Même les grands gabarits trouveront leur place à l’arrière : l’assise coulisse pour moduler à loisir l’espace aux jambes ou le volume de coffre.
Ce dernier offre 530 litres – de quoi faire pâlir certains gros SUV premium. Les matériaux sont à la hauteur : volant, levier de vitesse, accoudoirs, tout est habillé de tissus nobles, dignes d’un sac Dior plutôt que d’une simple familiale.
La finition Esprit Alpine va plus loin : sellerie en Alcantara à surpiqûres bleues, matériaux recyclés à 61 %, une rencontre entre éco-responsabilité et autoroute allemande. Quelques touches subtiles de tricolore rappellent les origines françaises, tandis que des inserts en liège et en ardoise naturelle ajoutent une touche lounge très raffinée.
Sous le capot du Rafale E-Tech 4x4, il y a presque autant de moteurs qu’un menu gastronomique étoilé Michelin. Renault parle de « super hybride » – et, pour une fois, ce n’est pas une exagération. On trouve un petit trois-cylindres turbo essence de 1,2 litre, épaulé non pas par un, ni deux, mais trois moteurs électriques. Résultat : 300 ch, 450 Nm de couple, et un 0 à 100 km/h expédié en 6,4 secondes. Mais le Rafale n’est pas qu’une fusée en ligne droite : les reprises sont instantanées, avec un 80-120 km/h abattu en 4 secondes. Toute cette puissance est transmise sans arbre de transmission ni liaison mécanique entre l’avant et l’arrière. La transmission intégrale est 100 % digitale – connectée virtuellement, comme sortie de l’imagination d’un ingénieur de la Silicon Valley.
Le Rafale peut parcourir jusqu’à 100 km en mode électrique pur – en ville, vos voisins n’entendront qu’un léger souffle, suffisamment pour leur rappeler que leurs propres voitures sont bien dépassées. Le système distribue intelligemment la puissance selon le besoin, parmi des centaines de configurations, pour une efficacité optimale à l’avant, à l’arrière ou sur les deux essieux.
Renault annonce une consommation moyenne de 5,8 l/100 km, même batterie vide. En d’autres termes : l’économie d’une citadine, mais avec le gabarit, la puissance et le confort d’un grand SUV familial. Dans la vraie vie, il faudra tabler sur une consommation démarrant par un 6, même en ménageant la pédale.
Le châssis du Rafale est un régal. La direction intégrale 4Control Advance permet de manœuvrer ce grand SUV dans un cercle de seulement 11,6 mètres. La version Atelier Alpine ajoute une suspension active qui, grâce à une caméra frontale, anticipe les irrégularités de la route et ajuste l’amortissement avant même que les roues ne les franchissent. Un menu Chassis Control sur l’écran central permet de choisir entre les modes Comfort, Dynamic et Sport. Comfort lisse la route, Dynamic offre un compromis, Sport rend le Rafale plus incisif.
À bord, pas moins de 32 aides à la conduite et systèmes de sécurité sont proposés. Tout activer donnerait presque l’impression que le Rafale pourrait se poser sur Mars. Sur autoroute, l’Active Driver Assist maintient la trajectoire, la vitesse, gère les ralentissements – laissant au conducteur le loisir de profiter du voyage. Certes, toute cette électronique se montre parfois capricieuse par temps humide, suspendant temporairement certaines fonctions avant de les réactiver.
Le Rafale lit les panneaux, adapte la vitesse automatiquement et surveille le pied droit – de quoi frustrer ceux qui aiment grappiller quelques kilomètres/heure au compteur.
En marche arrière, il avertit si un obstacle surgit sur le côté et peut freiner de lui-même. La caméra 360° offre une vue aérienne pour faciliter les créneaux, même aux plus récalcitrants. Le système Occupant Safe Exit alerte bruyamment s’il détecte qu’un enfant veut ouvrir une porte au passage d’un cycliste.
Bref, le Rafale s’impose comme une déclaration française audacieuse, adressée sans détour à la concurrence allemande : « Bonjour, voici notre nouveau jouet. » Il attire tous les regards. Toit vitré à occultation électronique, lignes aérodynamiques inspirées de l’aviation, calandre illusionniste… tout respire l’élégance et le futurisme.
Mais il ne faut pas s’arrêter à l’apparence : la véritable magie du Rafale réside dans sa technologie. Direction aux quatre roues, transmission intégrale intelligente, suspension active, infotainment signé Google – un véritable laboratoire roulant de luxe. Et tout cela à partir de 48 000 €, un tarif presque raisonnable face aux références premium.
Certains diront que sortir 300 ch d’un trois-cylindres badgé Renault est un pari risqué. Mais le Rafale n’a pas vraiment de concurrent direct – du moins, pas à ce niveau de prix et de prestations. Il comble un vide insoupçonné, surprenant par un dynamisme digne d’un coupé sportif compact, tout en offrant l’espace et le confort d’un SUV familial de près de deux tonnes.