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Land Rover Defender Octa

Détroit pleure, Land Rover jubile

Author: auto.pub | Published on: 12.05.2025

Quand le président des États-Unis est un homme dont le plat préféré est un steak bien cuit et dont le passe-temps favori consiste à imposer des taxes douanières, il n’était qu’une question de temps avant qu’il ne reporte son attention sur l’industrie automobile. Et c’est désormais chose faite. La semaine dernière, Donald Trump et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont conclu un accord visant à réduire les droits de douane sur les voitures britanniques importées aux États-Unis, passant ainsi de 27,5 % à seulement 10 %.
Concrètement, cela signifie que les Land Rover pourront désormais s’afficher avec encore plus d’assurance dans les allées des cliniques de Beverly Hills, que les MINI retrouveront leur éclat dans les banlieues new-yorkaises, et que les propriétaires de McLaren commenceront peut-être à croire que leurs supercars, légèrement plus abordables, pourront enfin être entretenues ailleurs que par un ingénieur anobli portant des gants blancs. Pendant ce temps, Ford, General Motors et Stellantis sont—pour dire les choses gentiment—hors d’eux.
Les « Big Three » américains sont, en réalité, au bord de l’explosion. Pour eux, cet accord ressemble moins à une politique commerciale qu’à une régate où le Britannique reçoit une rame et l’Américain un dé à coudre.
Bien sûr, un détail figure en petits caractères : cette réduction à 10 % ne s’applique qu’aux 100 000 premiers véhicules importés chaque année. Si jamais quelqu’un décidait d’inonder les États-Unis d’une marée de Bentley au-delà de ce seuil, le taux grimperait aussitôt à 25 %. L’an passé, les constructeurs britanniques ont vendu environ 133 000 voitures aux États-Unis—mais selon la BBC, seules 100 000 d’entre elles étaient effectivement fabriquées au Royaume-Uni.
Pourtant, outre-Manche, on parle déjà d’un « accord historique ». Et il faut reconnaître que, pour une fois, ce n’est pas exagéré : c’est la première fois qu’une Rolls-Royce pourrait coûter moins cher aux États-Unis qu’un Chevrolet Suburban toutes options.
Chez Ford, GM et Stellantis, on voit dans cette décision un mauvais présage. Ils craignent que, si cet accord passe avec la Grande-Bretagne, les prochains sur la liste du « luxe à prix cassé » soient le Japon, la Corée ou l’Allemagne.
Alors oui, pour les Britanniques, c’est une victoire qui se fête au champagne. Pour les Américains ? C’est le genre d’accord qui pourrait bien faire verser une larme, même à une Mustang.