
La proposition de Honda à Nissan : une filiale ou rien
La fusion potentielle entre Honda et Nissan rencontre de sérieux obstacles. À l'origine, les deux constructeurs automobiles japonais prévoyaient de créer une coentreprise avec une gestion partagée à parts égales. Mais d'après plusieurs rapports, Honda a maintenant proposé que Nissan devienne sa filiale. Les détails de la fusion devaient initialement être dévoilés d'ici la fin janvier, mais les délais ont été repoussés à mi-février. Quel est le principal frein ? Les conditions strictes de Honda, que Nissan n'a pas encore réussi à satisfaire pour prouver sa capacité à redresser son activité.
Nissan pourrait abandonner l'accord
Selon les derniers développements, Nissan envisage de rejeter complètement l'offre de Honda. Il semblerait qu'un consensus croissant se forme au sein de Nissan, estimant qu'il est pratiquement impossible de parvenir à des termes mutuellement acceptables. Les analystes prévoient que le plan de Honda visant à faire de Nissan sa filiale déclencherait une résistance farouche, car Nissan est résolue à préserver son indépendance. La société, qui a récemment racheté une partie de ses actions à Renault, a clairement indiqué que le renforcement de son autonomie est une priorité absolue. Cela pourrait finalement faire dérailler l'ensemble de la fusion.
Honda exige une preuve de stabilité financière
Avant de procéder à la fusion, Honda a imposé des exigences financières strictes à Nissan. En effet, Nissan doit atteindre au moins 400 milliards de yens (2,6 milliards de dollars) de chiffre d’affaires d’ici l’exercice 2026. Toutefois, les prévisions de l’entreprise pour 2024, se terminant en mars, s’élèvent à seulement 150 milliards de yens (950 millions de dollars)—bien en deçà des attentes de Honda.
Pour renforcer sa position financière, Nissan a annoncé des mesures de réduction des coûts significatives. Le constructeur automobile prévoit de licencier 9 000 employés à travers le monde et de réduire sa production de 20 %. Aux États-Unis, les travailleurs de trois usines de fabrication se sont vu proposer des offres de départ à la retraite anticipée.
Honda n'est pas impressionné par les initiatives de Nissan.
Malgré les mesures drastiques de réduction des coûts mises en place par Nissan, la direction de Honda reste sceptique. Ils s'attendent à des actions encore plus audacieuses pour rationaliser les opérations. En plus des exigences financières, Honda souhaite également que Nissan coupe tous les liens avec Renault, son partenaire stratégique de longue date.
Le résultat final des discussions de fusion sera déterminé dans les mois à venir, mais à ce stade, il semble que Nissan ne soit pas prêt à sacrifier son indépendance, tandis que Honda refuse de faire des compromis.