Uber lance son robotaxi autonome à Abou Dhabi
Le transport autonome franchit un cap aux Émirats arabes unis : le robotaxi d’Uber a parcouru ses premiers kilomètres en totale autonomie à Abou Dhabi. Ce service, développé avec la société chinoise WeRide, marque la première opération d’Uber sans aucun humain à bord, hors des États-Unis et dans toute la région du Moyen-Orient.
Le véhicule circule désormais dans le trafic urbain sans conducteur, ni opérateur, ni même la présence rassurante d’un superviseur, comme c’est souvent le cas lors de tels essais. Ces premiers trajets n’ont embarqué que des passagers. Uber, en partenariat avec le géant technologique chinois WeRide, qualifie ce lancement de première mondiale pour un service totalement sans humain hors des États-Unis et dans le monde arabe. L’événement a des allures de prouesse technologique, mais laisse aussi planer un parfum de rivalité géopolitique.
La flotte s’appuie sur la plateforme autonome de WeRide et utilise une version modifiée d’un minibus Geely. Des véhicules similaires circulent déjà en Chine, où WeRide les exploite au quotidien. Ils fonctionnent au niveau 4 d’autonomie : le système gère la conduite sans intervention humaine. Pourtant, le volant et les pédales restent présents dans l’habitacle. Les régulateurs sont parfois imprévisibles et la route réserve toujours des surprises. Le siège passager avant a disparu, remplacé par un espace à bagages, clin d’œil à l’ère des robots utilitaires.
Ici, le logiciel ne fait pas tout. Chaque robotaxi embarque plus de vingt capteurs, dont des lidars qui scrutent l’environnement avec la vigilance d’un vigile infatigable. Ce cocktail technologique permet au véhicule de lire le trafic en temps réel et de prendre des décisions complexes, là où la plupart des conducteurs humains hésiteraient avant de s’engager.
Les passagers peuvent commander le service via plusieurs catégories tarifaires. L’application propose aussi une option « Autonome » : l’activer augmente les chances de voir arriver une navette sans chauffeur. Pour l’instant, le service se limite à l’île de Yas, terrain de jeu favori des touristes et laboratoire idéal pour les tests. Mais Uber et WeRide comptent bien étendre leur réseau.
Les villes européennes attendent depuis des années l’arrivée de taxis vraiment autonomes, mais le débat reste souvent confiné aux laboratoires. Le lancement audacieux d’Abou Dhabi pourrait bien pousser les autorités européennes à accélérer. La route vers ce futur ne sera pas rectiligne, mais cette petite flotte du Golfe prouve que le trafic commence enfin à bouger.