
Motos électriques : Gadget ou bombe à retardement ?
Presque chaque jour, les rapports de police font état d’un jeune motard blessé dans la circulation. Quelqu’un transporté à l’hôpital. Des détails anonymes, juste un chiffre de plus dans les statistiques. Mais avez-vous déjà songé à l’histoire derrière ce chiffre ? Aimeriez-vous être l’agent chargé d’annoncer à des parents, en pleine nuit, que leur enfant est dans un état critique après un accident, sans casque ?
Les motos électriques sont présentées comme des jouets tendance et abordables. Mais lorsque vous dépensez 4 000 à 5 000 € pour en offrir une à votre enfant, avez-vous vérifié si elle était homologuée pour la route ? Beaucoup de ces deux-roues sont en réalité assimilés à des cyclomoteurs, voire à de véritables véhicules motorisés, nécessitant immatriculation, assurance et permis pour circuler légalement sur la voie publique.
Dans cette gamme de prix, il existe deux catégories : l’une conforme à l’usage routier légal, l’autre, plus puissante et rapide, qui ne l’est pas. Malheureusement, c’est cette seconde catégorie qui envahit nos rues. Et c’est là que le bât blesse : on retrouve aujourd’hui des mineurs sans formation, sans permis, sans casque et sans aucune notion de sécurité routière à leur guidon.
Ces engins peuvent peser entre 50 et 60 kg et dépasser les 70 km/h. Ce n’est pas un jouet, c’est un projectile silencieux. Et lorsqu’un conducteur slalome entre trottoirs, parcs et pistes cyclables, ou roule à contresens sur un boulevard, ce n’est pas seulement sa vie qui est en jeu.
D’un point de vue légal :
👉 Tout véhicule dépassant 6 km/h et ne figurant pas parmi les nombreuses exceptions (comme les trottinettes électriques ou vélos à assistance) est considéré comme un véhicule à moteur.
👉 Un véhicule à moteur doit être immatriculé et le conducteur titulaire d’un permis.
👉 Si le véhicule dépasse 25 km/h ou pèse plus de 25 kg et roule à plus de 14 km/h, il doit être assuré.
👉 Si un conducteur non assuré ou sans permis blesse un piéton, la responsabilité incombe aux parents. Si la durée de guérison dépasse quatre mois, il s’agit d’une affaire pénale.
Un traumatisme crânien ne fait pas de distinction d’âge. L’assurance peut indemniser les victimes, mais elle se retournera ensuite contre vous pour se faire rembourser.
Dire « au moins, ils sont dehors et pas devant un écran » ne tient plus quand un accident bouleverse une vie. Avant d’acheter, informez-vous. Inscrivez votre enfant à une formation à la sécurité routière. Choisissez un véhicule homologué et adapté à son âge.
Car acheter une moto, c’est aussi prendre la responsabilité d’une vie.