Chaleur estivale, asphalte et mirages : une voiture moderne y croit-elle ?

Beaucoup d’automobilistes l’ont déjà observé au cœur de juillet : une flaque miroitante semble barrer la route. Nous savons qu’il s’agit d’une illusion. L’asphalte brûlant et les couches d’air superposées dévient la lumière, donnant l’impression d’eau là où il n’y en a pas. Le cerveau humain finit par interpréter correctement ce phénomène, mais qu’en est-il des voitures dont les « yeux » sont des caméras et des capteurs ?

Contrairement aux conducteurs, les algorithmes de vision artificielle ne sont pas sujets aux illusions. Les caméras enregistrent la lumière telle qu’elle arrive, captant donc elles aussi une tache brillante sur la chaussée. L’interprétation de cette zone dépend toutefois de l’intelligence artificielle qui pilote le système. Les modèles d’apprentissage automatique apprennent à différencier les reflets d’une surface d’eau du grain d’un bitume sec en analysant couleurs, contrastes et symétries. Ils comparent également les images successives : une vraie flaque reste immobile, tandis qu’un mirage se déplace ou se déforme à mesure que la voiture avance.

La comparaison des capteurs s’avère encore plus déterminante. Radar et LiDAR ne « voient » pas le mirage, puisqu’aucun objet physique n’est présent. Le système peut ainsi confirmer rapidement qu’aucun obstacle ne justifie un freinage d’urgence.

Aux niveaux supérieurs de conduite autonome, la décision se complique. Faut-il ralentir, avertir le conducteur ou simplement traverser la fausse flaque ? Le contexte entre en jeu : comportement des autres véhicules, présence d’éclaboussures, type de reflet observé. Le système évalue alors la probabilité de chaque scénario et ajuste sa réaction en conséquence.

Finalement, les mirages sur l’asphalte brûlant ne piègent pas les systèmes autonomes, mais rappellent que même la voiture la plus avancée ne perçoit pas le monde comme nous. Elle se contente de calculer des probabilités, en espérant que l’équation tienne.