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Alfa Romeo @ LA Auto Show

Alfa Romeo cherche sa rédemption à Los Angeles

Auteur auto.pub | Publié le : 25.11.2025

Alfa Romeo débarque au Salon de l’auto de Los Angeles avec deux propositions : d’un côté, la 33 Stradale, objet de collection ultra limité, de l’autre, un Tonale qui tente une nouvelle fois de convaincre les Américains qu’il est plus qu’un joli museau sur un SUV compact ordinaire.

L’exclusivité se vend sans effort lorsqu’elle frôle l’inaccessible, et la 33 Stradale ne déroge pas à la règle. Trente-trois exemplaires assemblés à la main, tous déjà réservés, davantage œuvres d’investissement que voitures de passionnés sur les autoroutes californiennes. Alfa Romeo vante un artisanat obsessionnel et une élégance inspirée de l’aéronautique. Sur le papier, c’est séduisant, mais dans la réalité, la 33 Stradale sert surtout de mascotte médiatique à la marque.

V6 biturbo, 630 chevaux, 0 à 100 km/h en moins de trois secondes, 333 km/h en pointe : les chiffres impressionnent. Ils ne font pourtant pas de la 33 Stradale un manifeste technologique pour le grand public. Il s’agit d’un hommage révérencieux à l’originale des années 1960, réinterprété avec soin par Touring Superleggera.

Le parcours américain du modèle en dit long : Monterey Car Week, Quail Lodge, Petersen Museum, puis le concours du Wynn Las Vegas. Le message est limpide : la cible, ce sont les collectionneurs aux garages climatisés, dont les pneus ne voient jamais l’asphalte.

Présenter le Tonale pour la première fois aux États-Unis ressemble à un aveu. Le crossover n’a pas encore conquis le cœur des Américains. Alfa tente tout : voies élargies, nouvelle face avant, teintes inédites, cuir rouge, Alcantara, jantes plus grandes, éclairage LED supplémentaire et une énième version de son cockpit numérique.

Tout cela est plaisant, mais ne règle pas le problème de fond. Le Tonale peut-il incarner ce que promet le mythe Alfa : un comportement affûté, du caractère et une honnêteté mécanique ? Le marketing assure que le Tonale offre la direction la plus directe du segment et une signature dynamique authentique. Jusqu’ici, les critiques restent prudentes. Le confort est correct sans dominer la catégorie, et le modèle demeure un SUV urbain compact dans l’âme.

Le 2.0 turbo essence de 268 chevaux, les freins Brembo, la suspension électronique DSV et la caméra 360 degrés sont des efforts compréhensibles. Ils ne feront pas du Tonale un perturbateur de segment. Alfa s’étend sur le design iconique, une formule désormais galvaudée. Derrière, on trouve un restylage prudent, pas une renaissance.

Le Salon de Los Angeles a toujours été une vitrine plus qu’un marché. Alfa Romeo y occupe une place honorable, mais surtout symbolique. L’influence de la marque italienne en Amérique du Nord reste marginale, et même le show 2025 n’y changera rien du jour au lendemain.

La 33 Stradale attirera les curieux. Le Tonale remplira son rôle dans le plan commercial. Aucun des deux ne répond à la question de l’avenir réel d’Alfa Romeo. Pour l’instant, la marque semble vouloir vivre dans le passé tout en vendant les compromis du présent.